Un début de scolarité
Mes années d’école primaire étaient un mélange d’odeurs et de matériel didactique venant de ma maman institutrice et d’une angoisse tenace, car les chiffres, la géométrie et l’orthographe me résistaient obstinément.
Pourtant, j’avais une alliée de taille : ma maman. Après avoir enseigné toute la journée, elle s’asseyait à côté de moi, pour tenter d’allumer une étincelle de compréhension.
Je me souviens de son regard et parfois de son énervement face à mes difficultés. Ces longues heures passées à mes côtés, parfois remplacée par mon père, étaient parfois des moments trop longs.. Malgré les notes fluctuantes, ils étaient tous les deux mon roc.


L’enseignement secondaire, une aventure sans plaisir
Dans ma famille, le chemin des aînés a souvent éclairé, ou du moins balisé, celui du petit dernier. Mon éducation a été profondément marquée par les expériences de mes grands frères, menant à des choix d’orientation très raisonnés face à mes propres difficultés scolaires. Il fallait à tout prix éviter de reproduire les écueils passés.
Ainsi, j’ai traversé l’enseignement secondaire sans éclat, comme un devoir accompli plus qu’une aventure. Je n’en garde aucune fierté, ni un souvenir de plaisir, mais je suis parvenu, à défaut de briller, à en sortir. Ce fut un parcours d’évitement, pas de passion.

L’enseignement supérieur
Etre enseignant, un réel projet. Un bachelier (régendat) un choix lié à un manque de confiance en soi et à un parcours scolaire sans éclat.
Trois années de liberté pédagogique pour trouver ma méthode, commencer à étinceller et prendre conscience que j’étais peut-être capable.

1997…un début de carrière de professeur et un retour aux études
La soif d’apprendre est née. Sciences religieuses, gestion d’entreprise en brasserie, coaching scolaire, gestion mentale, PNL de l’apprentissage, formations multiples en méthodes de travail….tout était bon. Une faim insatiable qui ne s’est pas encore tarie.
En parallèle de sa carrière de professeurs, je commence le coaching scolaire et je mets en place une école de devoirs. Une expérience incroyable qui me permettra d’aiguiser petit à petit mes outils afin de répondre à ses élèves en panne de plaisir dans nos écoles. Sans doute, une réponse à mon passé.
Du verdict…à la prise de conscience
Plusieurs métiers (enseignant, formateur, conférencier), reprises des études (Licence en sciences de l’éducation, Master en sciences du travail, spécialisation en sciences et techniques du jeux), écriture de manuels scolaires et de livres de pédagogie…et le verdict tombe : je suis HP.
Un verdict qui expliquait tant de choses, tant de difficultés passés et la raison de mon éparpillement. Monsieur « multi-projets » était là, avec une fatigue qui commençait à montrer les premiers symptômes.
Donner cours en secondaire était toujours un plaisir mais plus assez nourissant. Lasser de donner des formations identiques, j’ai essayé de cumuler le tout avec plusieurs années en école supérieur. J’étais devenu psycopédagogue et ludopédagogue. Mais…


2022…une expérience
Un besoin de changement, de prise de risque. Trois années, à la direction d’une école secondaire en grandes difficultés en zone rurale. Une aventure qui se termine difficilement mais une période qui m’a obligé à tourner le dos à mon passé. Impossible de poursuivre mes autres métiers. Une expérience incroyable où j’ai porté de nombreuses casquettes pour essayer de ramener à bon port un navire en perdition.
Tantôt ouvrier, responsable de l’évenementiel, chercheur de subsides, expert en comm, gestion de l’école…la facette pédagogie était encore là. Un terrain qui m’a obligé de lancer une dynamique pédagogique via l’apport de nouveaux équipements pédagogiques et la mise en place de formation.
Une aventure qui s’est terminé après une crise, un choix de gestion qui ne gâche en rien cet apprentissage.

Aujourd’hui…
Fini les 60-70 heures par semaine, fini l’absence de vacances. La question du bien-être était déjà là pour mes élèves, elle a maintenant pris sa place tant pour les enseignants que pour moi.
Un retour à une vie, à de nouvelles formations (certificats en technopédagogie et en orientation). Un retour en classe face à un public qui a évolué et une confrontation à de nouveaux projets.