L’Urgence de Reconnaître et Soutenir le Cœur de l’Enseignement,
La crise qui secoue l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles est un phénomène bien plus profond qu’une simple question de structure rigide. Si le système actuel manque cruellement de souplesse face à une société en constante mutation, l’échec réside surtout dans l’incapacité systémique de redorer le blason du métier de professeur et de garantir un véritable bien-être à ceux qui le portent.
Derrière la cascade des circulaires et des réformes – dont le Pacte pour un Enseignement d’excellence est l’archétype –, il y a une dissonance alarmante. Les revendications des enseignants, on le sait, n’émergent véritablement que dans l’urgence, en période de « diète budgétaire » ou lors d’interventions ministérielles. Pourquoi l’éclairage ne se fait-il que dans la crise ?
Nous devrions saisir les moments de « paix » relative pour développer la conscience sociétale sur ce que représente réellement l’engagement quotidien de ces professionnels. Au-delà des programmes et des matières, l’enseignant est un acteur essentiel : il est coach, confident, béquille d’écoute et intervenant extrascolaire pour ces élèves en perdition que l’école est souvent la dernière bouée de sauvetage. Ce n’est pas une simple transmission de savoir, c’est un véritable don de soi qui génère une charge mentale colossale, s’alourdissant à mesure que la société semble partir en déliquescence.
Rajouter des missions – comme le prévoit le Pacte – ou augmenter la charge horaire hebdomadaire est concevable si, et seulement si, ces ajouts sont compensés. Il est temps d’inverser la perspective. Avant d’exiger toujours plus, ne pourrait-on pas lancer un audit approfondi du métier d’enseignant ? Une véritable radiographie pour identifier et retirer les tâches administratives obsolètes et chronophages ou retirer certaines activités pédagogiques d’un autre temps qui parasitent leur mission première : enseigner. Imaginons une simple liste, concrète et audacieuse, de tâches à déléguer ou supprimer, distribuée aux Pouvoirs Organisateurs. Cela leur permettrait d’avoir une base pour réinventer leur école en allégeant concrètement la charge des professeurs et en restaurant leur légitimité professionnelle, créant ainsi le bien-être tant recherché.
En manque d’oxygène, l’enseignement se meurt.
Les statistiques ne sont pas nouvelles : de plus en plus d’enseignants quittent la profession. Ce phénomène, qu’on pourrait appeler le “décrochage enseignant”, traduit un malaise profond, une véritable fièvre qui révèle à quel point notre système éducatif est malade. Depuis des années, les ministres successifs de l’enseignement se succèdent au chevet de l’école, concentrant leurs efforts sur les élèves ;dé crochage scolaire, échec, harcèlement, inclusion, orientation ; tout en poursuivant la quête permanente d’économies budgétaires.
Aucun reproche : ces chantiers sont essentiels. Mais une question demeure en suspens, lancinante. Quand va-t-on enfin s’intéresser au patient “prof” ?
On voudrait croire que tout s’explique par la stagnation salariale ou la précarisation du statut pour les nouveaux arrivants. Mais le malaise va bien au-delà. L’asphyxie des enseignants s’installe lentement, insidieusement, sous le poids des tâches qui s’accumulent d’année en année.
Réunions, évaluations, projets, formations imposées, : autant de couches successives qui finissent par recouvrir le cœur du métier.
Car le plaisir d’enseigner est intimement lié à la liberté d’enseigner. Or, cette liberté s’effrite. Le cadre réglementaire, toujours plus épais, s’érige autour de la profession comme un mur qui empêche de voir la lumière — celle de la créativité, de l’initiative, du choix. Le mot est lâché : le choix. S’il existe encore, l’enseignant ne le perçoit plus. Chaque jour, tel un automate, il accomplit ce qu’on lui demande, non par conviction, mais par obligation. Il n’a plus le temps de s’arrêter, d’écouter, d’échanger, d’agir avec plaisir et avec sens.
Le flot ininterrompu des réformes bouscule les équipes, agite les syndicats et fragilise les directions d’établissement. Ces dernières, simples relais des injonctions ministérielles, se retrouvent en première ligne, souvent prises entre le marteau et l’enclume : appliquer des directives toujours plus nombreuses, tout en maintenant la cohésion d’une équipe qui se sent trahie.
Le résultat ? Une perte du sentiment d’appartenance, une défiance généralisée, et un repli sur soi. Les enseignants, épuisés par les circulaires et les contestations, finissent par douter du sens même de leur mission.
Les repères s’effacent, la chape de plomb s’épaissit, et la survie devient la seule priorité. Certes, il reste des périodes plus légères, des moments de grâce dans la relation avec les élèves. Mais ils se raréfient, étouffés par la surcharge. Entre les corrections nocturnes, les réunions tardives, les repas sautés, les journées sans pause et les projets qu’on veut “constructifs”, l’enseignant n’a plus le temps de respirer. L’oxygène se fait rare.
Et, pour beaucoup, une seule solution s’impose : quitter le métier, faute d’attention, faute d’écoute, faute d’air.
Les directions, elles aussi, étouffent. Elles aimeraient pouvoir aider, accompagner, redonner du souffle à leurs équipes. Mais comment le faire quand elles-mêmes portent un masque à oxygène, relié à un système qui ne cesse de resserrer l’étau ?
Le décrochage enseignant n’est pas une démission individuelle, c’est un cri collectif. Et si l’école veut guérir, il faudra enfin écouter ceux qui la font vivre.

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